Les risques
Les substances rejetées
Les substances à risques sont nombreuses, de la construction de l’usine aux rejets toxiques des fumées, en passant par le trafic engendré par les camions. Le concessionnaire lui-même a présenté la liste des substances rejetées dans son étude d’impact
Les oxydes d’azote (NOx)
Les oxydes d’azote (NOetNO2) sont formés, lors des processus de combustion, par oxydation de l’azote contenu dans le combustible (émissions directes). La proportion entre le NO (monoxyde d’azote) et le NO2 (dioxyde d’azote) varie en fonction du procédé de combustion et, notamment, en fonction de la température. Le NO, qui est émis majoritairement, s’oxyde en NO2 et ce d’autant plus rapidement que la température est élevée. Dans l’air ambiant, le NO2est également formé à partir des émissions de NO. Les études épidémiologiques ont montré que les symptômes bronchitiques chez l’enfant asthmatique augmentent avec une exposition de longue durée au NO2. A des fortes teneurs (supérieures à 200μg/m³), sur des courtes durées, c’est un gaz toxique entraînant une inflammation importante des voies respiratoires. Le NO n’est pas considéré comme un polluant nuisible pour la santé
Le monoxyde de carbone (CO)
Le monoxyde de carbone est un polluant primaire qui se forme lors des combustions incomplètes (gaz, charbon, fioul, bois). Ces principales sources sont le trafic routier et le chauffage résidentiel. À des fortes teneurs et en milieu confiné, ce polluant se combine avec l’hémoglobine du sang empêchant l’oxygénation de l’organisme. Il peut alors causer des intoxications (maux de tête, vertiges, voire coma) ; il peut être mortel en cas d’exposition prolongée à des concentrations très élevées.
Le dioxyde de soufre (SO2)
Le dioxyde de soufre est un sous-produit de la combustion du soufre contenu dans les matières organiques. Les émissions de SO2 sont ainsi directement liées aux teneurs en soufre des combustibles (gazole, fuel, charbon…). Le dioxyde de soufre affecte le système respiratoire, le fonctionnement des poumons et provoque des irritations oculaires. L’inflammation de l’appareil respiratoire entraîne de la toux, une exacerbation de l’asthme, des bronchites chroniques et une sensibilisation aux infections respiratoires.
Le benzène (C6H6)
Le benzène est un Hydrocarbure Aromatique Monocyclique (HAM). Il est émis majoritairement par le trafic routier, notamment les véhicules à motorisation essence dont les deux roues motorisées. Sa toxicité reconnue l’a fait classer par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) parmi les « cancérogènes certains pour l’Homme » (leucémie myéloïde aiguë groupe I, Classification du CIRC). Sa toxicité hématologique par atteinte de la moelle osseuse est connue depuis longtemps. Elle touche toutes les lignées sanguines et peut se manifester par une anémie ou, plus rarement, une polyglobulie (lignée des globules rouges), une leucopénie ou parfois une hyperleucocytose (globules blancs) ou une thrombopénie (plaquettes).
Le benzo(a)pyrène
Le benzo(a)pyrène est un Hydrocarbure Aromatique Polycyclique (HAP). Les HAP se forment lors des combustions incomplètes et sont ainsi majoritairement émis par le chauffage (bois, charbon, fioul), par les combustions non maîtrisées (déchet vert, barbecue), ainsi que par le trafic routier, notamment les véhicules diesel et les véhicules à essence non catalysés. Ils peuvent se trouver sous forme gazeuse ou particulaire dans l’air ambiant. La toxicité des HAP varie fortement d’un composé à l’autre. La plupart des HAP est mutagène. Le benzo(a)pyrène, considéré comme traceur de la pollution urbaine aux HAP, est reconnu comme cancérigène pour l’Homme.
L’ozone (O3)
L’ozone est un polluant secondaire, formé dans la basse atmosphère à partir d’un mélange de précurseurs gazeux composé d’oxydes d’azote (NOx) et de composés organiques volatils (COV). Ces polluants précurseurs nécessaires pour produire l’ozone sont principalement émis par les activités humaines : activités industrielles, transports (routiers et non routiers), activités domestiques (chauffage en particulier), l’agriculture, la sylviculture…, mais aussi par la végétation.
Les particules en suspension (PM)
Les particules constituent un mélange complexe par la variété de leurs compositions chimiques et leurs différentes tailles. On distingue généralement les particules PM10, de diamètre inférieur à 10 μm, et les particules PM2.5, de diamètre inférieur à 5 μm. Les sources de particules sont multiples. Les particules primaires sont essentiellement émises par le secteur résidentiel et tertiaire, le trafic routier, l’industrie (incinération, sidérurgie), l’agriculture, les chantiers et les carrières. Les particules PM2.5 sont majoritairement formées par les phénomènes de combustion (secteur résidentiel et tertiaire, trafic routier), tandis que les activités mécaniques (secteur agricole, chantier) favorisent la formation des particules de taille plus importante (PM10). Les sources indirectes de particules résultent essentiellement de la transformation chimique des polluants gazeux et des processus de remise en suspension des poussières déposées au sol.
Evidemment les normes demandent que les rejets soient régulés. Un système de filtration des fumées et des poussières doit être mis en place. Malheureusement, les contrôles ne sont plus réalisés par l’Etat, mais en “auto-contrôle" c’est-à-dire, faits par l’entreprise elle-même. La fin des contrôles par l’État est récente, instaurée sous le mandat de M. Macron.
De plus, même si l’usine respecte les normes et rejette donc la quantité autorisée de chaque substance, il n’en reste pas moins un effet cumulatif qui, lui n’a jamais été évalué. Le fameux « effet cocktail ».
Les zones d’émissions
La zone considérée comme dangereuse est généralement comprise dans les abords directs de l’usine jusqu’à 10km et même parfois jusqu’à 20 km autour des centrales selon les vents.
En effet, si les particules les plus lourdes retombent rapidement, les plus légères sont prises dans le ventet vont retomber plus loin.
Dans cette zone de 10 km autour des deux usines, nous avons comptabilisé :
- Plus de 27 000 habitants
- 40 écoles soit 4293 élèves concernés
- 6 établissements petite enfance
- 42 clubs sportifs d’extérieur
- 500 exploitations agricoles
Nuisance Olfactive
Outre la pollution de l’air, les usines d’asphalte génèrent souvent des odeurs désagréables. Ces émanations peuvent être une nuisance majeure pour les résidents locaux, affectant leur qualité de vie. Les odeurs de bitume chaud peuvent être particulièrement gênantes et persistantes.
Pollution Sonore
Le fonctionnement des usines d’asphalte implique l’utilisation de machines lourdes, ce qui génère un bruit important. Les niveaux élevés de bruit peuvent perturber la tranquillité de la communauté locale, provoquer du stress, perturber le sommeil et avoir des conséquences néfastes sur la santé auditive des résidents.
Congestion Routière
Les usines d’asphalte nécessitent le transport régulier de matières premières et la distribution des produits finis. Cela peut entraîner une augmentation du trafic routier dans la région, provoquant des embouteillages, des retards et des problèmes de sécurité. De plus, les camions de transport lourd peuvent contribuer à l’usure prématurée des routes locales.
Impact Environnemental
Outre les risques pour la santé, les usines d’asphalte peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement. Les déversements de produits chimiques et de polluants à partir du site de l’usine peuvent contaminer les eaux souterraines et les plans d’eau avoisinants, nuisant aux écosystèmes aquatiques et à la qualité de l’eau.
Préoccupations de la Communauté
La présence d’une usine d’asphalte dans une zone résidentielle suscite des préoccupations parmi la communauté, notamment :
- Dévalorisation des Propriétés : Les propriétés situées à proximité d’une usine d’asphalte peuvent voir leur valeur diminuer en raison de l’environnement industriel.
- Préoccupations pour la Santé : Les résidents peuvent craindre pour leur santé en raison de l’exposition à long terme à la pollution de l’air, au bruit et aux odeurs.
- Sollicitation des Services Locaux : La présence de l’usine peut entraîner une sollicitation accrue des services locaux, tels que les services de santé, pour faire face aux problèmes de santé des résidents.
- Impact sur la Qualité de Vie : L’ensemble de la communauté peut subir une détérioration de la qualité de vie en raison des nuisances et des problèmes associés à l’usine.